Actualités  |  08.10.2020

Entreprises forestières et agroforesterie

Les forêts tropicales denses sont au cœur de nombreuses questions dont la portée touche de multiples acteurs : populations et gouvernements locaux, opérateurs économiques, consommateurs occidentaux et organisations non gouvernementales. L’agroforesterie en est un des leviers.

Entreprises forestières et agroforesterie

De 2013 à 2020 l’ATIBT a mis en œuvre un vaste projet FLEGT-REDD, financé en partie par le FFEM, pour améliorer l’implication du secteur privé à la fois dans la mise en œuvre du Plan d’action FLEGT (processus APV et RBUE) et dans le mécanisme REDD+.

Plus particulièrement, la composante 1 de ce projet a pour objectif d'intégrer le secteur privé forestier dans les initiatives de lutte contre le changement climatique et la protection de la biodiversité (REDD+, PSE, plantations novatrices, agroforesterie).

Dans ce cadre, début 2020 le consortium Eticwood/Gembloux/Pallisco a remporté l’appel d’offre pour l’étude de projets agroforestiers dont les TDR se trouvent ici

L’objectif général de l’étude est de contribuer à faire évoluer le modèle des concessions forestières en vue de faire de la forêt tropicale humide un levier durable des territoires. Il s’agit d’assurer ainsi la diversification des activités afin de sécuriser la ressource bois, de restaurer les forêts dégradées et de protéger les forêts du domaine permanent. Plusieurs documents ont été produits :

Dans un premier temps, le « guide pour le montage de projets agroforestiers à destination des entreprises forestieres » a été publié en avril 2020.

Dans un second temps, des études de faisabilité sur des projets d’agroforesterie - Cacao portés par deux entreprises forestières ont été réalisées

Ci-dessous, les résumés des 2 projets :

 

Projet Pallisco

Pallisco porte le projet de développer une production agricole réalisée en collaboration avec les populations riveraines : la cacaoculture. Les habitants pratiquent déjà cette culture et la région connaît une nette augmentation des superficies cacaoyères. Au travers de ce nouveau marché qui serait caractérisé par une haute valeur environnementale, l’entreprise souhaite générer des revenus complémentaires pour financer les activités annexes à la production et indispensables au maintien du certificat FSC.

Dans le cadre de cette étude, les modalités d’une collaboration entre Pallisco et le chocolatier Barry Callebaut ont été explorées. Au travers de ce partenariat, l’intérêt du chocolatier serait de disposer d’un ancrage local fort lui permettant un accès privilégié aux zones de plantation dans une perspective de production de cacao durable et traçable.

La collaboration entre Pallisco, entreprise pionnière de la certification forestière au Cameroun et Barry Callebaut, une des plus grosses entreprises chocolatières mondiales, offre des perspectives considérables pour la mise à l’échelle de modèles de développement agroforestiers innovants. Ce qui permettrait à la filière cacao camerounaise de disposer d’une occasion unique de se développer sous le signe de la durabilité et de la qualité plutôt que d’emprunter les chemins de la déforestation massive.

 

Projet Tranchivoire

Tranchivoire réalise depuis 1995 son reboisement compensatoire en forêt classée et assure l’entretien de ce reboisement pendant les trois premières années selon l’obligation légale.

Toutefois, l’avenir de ces plantations reste incertain du fait de l’infiltration paysanne et du manque de suivi après le départ de l’entreprise. Cette dernière souhaite donc orienter sa politique de reboisement dans les plantations de cacao en milieu paysan situées dans les zones de ses périmètres d’exploitation forestière avec les sociétés coopératives cacaoyères. Le projet cherche à intéresser des producteurs volontaires à partir d’un prix initial d’achat du bois sur pied. Ces producteurs devront ensuite entretenir l’arbre dont la nouvelle loi forestière leur donne la propriété. Parallèlement, ils recevront des aides en matériel pour l’entretien de ces superficies reboisées de même que des formations sur le devenir des arbres plantés. Un contrat signé entre Tranchivoire et les producteurs octroie à la société forestière un droit de préemption sur les arbres ainsi plantés lors de leur vente future.

Ce projet représente en réalité une mise à l’échelle d’une initiative déjà testée par Tranchivoire en partenariat avec SACO, la filiale ivoirienne de Barry Callebaut, puis le chocolatier Cémoi.

 Ces deux études, ont permis de tirer des premières leçons qui viennent en complément du premier guide  cité ci-dessus et permettent de définir des orientations pour les entreprises forestières : voir la plaquette

 

Pour en savoir plus RDV le 28 octobre 2020 au webinar « Opportunités innovantes en plantation et agroforesterie du secteur privé forestière dans le Bassin du Congo et en Côte d'Ivoire » – on vous en dit plus sur le programme  la semaine prochaine.

 

 

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