Les législations forestières d’Afrique centrale évoluent vers une plus grande prise en compte de la faune sauvage (Bastin & Maréchal, 2008; Maréchal et al., 2012). De plus, les systèmes de certification de durabilité FSC et PAFC/PEFC constituent des outils efficients pour la gestion et la conservation de la faune (Haurez et al., 2020). En plus d’ajouter une valeur économique aux forêts, les concessions forestières gérées de manière durable servent de corridors ou de zones tampons autour des zones protégées (Clark et al., 2009; WWF, 2019). Ainsi, la certification permet de protéger et conserver certaines zones forestières à long terme au sein des forêts de production (Forêts à Hautes Valeurs de Conservation ou FHVC, principe 9 du FSC ; Daïnou et al., 2016). Ces zones préservées sont des refuges pour les grands mammifères qui seraient dérangés par le passage de l’exploitation (Meijaard et al., 2005).
La certification forestière permet de préserver les espèces animales, y compris celles qui sont classées comme menacées et vulnérables par l’UICN (Di Girolami & Arts, 2018). Avec sa faible intensité d’exploitation, la GDF a des impacts très réduits sur la plupart des espèces animales, notamment les mammifères, les oiseaux, les poissons, les amphibiens et les invertébrés (Azevedo-Ramos et al., 2006; Bahaa-el-din et al., 2016; Clark et al., 2009; Dias et al., 2010; Gibson et al., 2011; Imai et al., 2009; Lhoest et al., 2020; Poulsen et al., 2011; Putz et al., 2012; Roopsind et al., 2017; Samejima et al., 2012; Stokes et al., 2010; WWF, 2019).
Concernant les grands mammifères, les abondances de populations de la plupart des espèces ne sont peu ou pas affectées par l’activité d’exploitation des forêts (Clark et al., 2009). La densité en éléphants de forêt peut même être plus élevée dans des concessions certifiées FSC que dans certaines aires protégées (Stokes et al., 2010) ou dans des zones non exploitées (Poulsen et al., 2011). De même, les félins peuvent prospérer dans des forêts gérées durablement (WWF, 2019), comme par exemple le chat doré au Gabon (Bahaa-el-din et al., 2016) ou le jaguar en Guyane (Roopsind et al., 2017). La GDF permet aussi de maintenir et même souvent d’agrandir les superficies d’habitats favorables aux grands primates (Tchakoudeu Kehou et al., 2021; Van Kreveld & Roerhorst, 2010). Les gorilles, par exemple, bénéficient de l’ouverture de la canopée par l’exploitation sélective et du maintien d’habitats ouverts, pour la fabrication de leurs nids et leur alimentation (Carroll, 1988; Haurez et al., 2016; Morgan et al., 2018; Tutin et al., 1995). Le gorille est présent en plus grande abondance plusieurs mois après le passage de l’exploitation forestière (Arnhem et al., 2008; Haurez et al., 2016), et même parfois en plus grande densité que dans les aires protégées (Stokes et al., 2010) Cette espèce est donc favorisée par la GDF et joue un rôle écologique important en contribuant à la régénération des forêts tropicales par la dispersion des graines d’arbres (Haurez et al., 2016). Enfin, à l’heure de préoccupations mondiales sur les zoonoses, des analyses microbiologiques ont aussi démontré que l’exploitation sélective n’augmente pas la prévalence de maladies potentiellement pathogènes chez les grands singes (Gillespie et al., 2009).
"85 à 100 % des espèces de mammifères, d'oiseaux, d'invertébrés et de plantes subsistent après l'exploitation sélective des forêts gérées durablement"
(Putz et al., 2012)
"Les concessions certifiées par le Forest Stewardship Council (FSC) présentent une plus grande richesse en espèces, comme les amphibiens, les insectes et les singes, que les concessions forestières non certifiées par le FSC"
(WWF, 2019)
- Les grands mammifères tels que les jaguars peuvent prospérer dans des forêts gérées durablement (WWF, 2019).
- L'exploitation forestière à faible impact suivant la norme FSC peut être compatible avec la conservation de la biodiversité (WWF, 2019)
- Des concessions forestières responsables et bien gérées peuvent contribuer à prévenir la déforestation en ajoutant une valeur économique aux forêts, tout en servant de corridors pour la faune ou de zones tampons autour des zones protégées (WWF, 2019).
- La population des grandes espèces de vertébrés reste intacte dans les zones soumises à une exploitation forestière à impact réduit (Roopsind et al., 2017).
- Les forêts certifiées FSC et PEFC ont des impacts positifs importants sur la faune ; elles réussissent à préserver les espèces animales, y compris celles qui sont classées comme menacées et vulnérables par l'UICN (Di Girolami & Arts, 2018).
- Les grands singes bénéficient de l'exploitation forestière certifiée (Van Kreveld & Roerhorst, 2010).
- La mise en œuvre de la GDF peut constituer un investissement efficace dans la conservation de la faune et de la flore dans les forêts tropicales humides (Samejima et al., 2012).
- L'application de la GDF aux forêts naturelles de production dégradées pourrait entraîner une plus grande diversité et abondance des espèces de vertébrés (Imai et al., 2009).
"La mise en œuvre de la gestion durable des forêts peut constituer un investissement efficace dans la conservation de la faune et de la flore dans les forêts tropicales humides"
(Samejima et al., 2012)