Actualités | 11.05.2021
Des membres du CIRAD, de Nitidae et de la Fondation François Sommier ont récemment réalisé une étude sur les préférences de déplacement des éléphants dans le Parc National de Gilé au Mozambique. Cette étude a été publiée dans la revue African Journal of Ecology.
En Afrique, l’agriculture de subsistance reste une cause importante de déforestation et affecte la biodiversité, notamment les grands mammifères comme les éléphants. Cependant, ceux-ci posent également parfois problème aux habitants des alentours des aires protégées en dégradant les cultures. Pour mieux appréhender les interactions entre populations et éléphants aux alentours des aires protégées, les membres du CIRAD, de Nitidae et de la Fondation François Sommier ont équipé parmi la cinquantaine d’éléphants vivant dans le Parc National de Gilé (Mozambique), plusieurs individus, mâles et femelles, de colliers GPS. En surveillant ces animaux, l’équipe en charge de l’étude a pu s’interroger sur les raisons qui poussent les éléphants à sortir du Parc National.
Dans cette région, l’agriculture par abattis-brûlis a fragmenté l’espace en plusieurs zones dans lesquelles se déplacent les éléphants : des forêts, des zones défrichées et cultivées, et des zones parvenues à différents stades de régénération forestière. Grâce aux colliers GPS, les chercheurs ont pu analyser les préférences d’occupation du sol des animaux suivis et observer ainsi leurs tendances à piller les cultures. L’hypothèse de départ, fondée sur des études précédentes, était la suivante : les éléphants sont attirés par les zones de régénération forestière, qui leur fournissent une végétation appropriée à leur régime alimentaire.
Les éléphants suivis lors de l’étude ont confirmé cette tendance, surtout les femelles, qui ont montré une préférence pour les zones de régénération forestière avancée. Les mâles, quant à eux, ont plus tendance à piller les cultures. De manière générale, l’étude suggère que l’attrait des zones de régénération forestière pour les éléphants est un facteur d’explication de leurs déplacements hors du Parc National de Gilé.
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