Actualités | 02.07.2021
En septembre 2019, la Norvège signait avec le Gabon un accord pour prévoir de rétribuer ce dernier s’il réduisait la déforestation et ses émissions de carbone.
Près de 2 ans plus tard, après un audit mené par des experts indépendants, le Gabon s’est vu recevoir une récompense de 17 millions de dollars. L’audit a estimé que les émissions de CO2 avait été réduites de 3,4 millions de tonnes (payées 5 dollars la tonne) au cours des années 2016 et 2017 par rapport à la moyenne des émissions des dix dernières années grâce aux efforts du Gabon. Le pays devient ainsi le premier État africain à être rémunéré pour la protection de ses forêts, qui, rappelons-le, couvrent plus de 85% de sa surface.
Cet argent aura pour but de financer des politiques en faveur d’une gestion durable des forêts gabonaises, chemin sur lequel le Gabon est déjà engagé depuis plusieurs années. Il sera notamment investi dans des projets consacrés à la foresterie communautaire. Les fonds sont délivrés par l’Initiative pour la Forêt d'Afrique Centrale (CAFI), créée en 2015 par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Cette initiative rassemble la République du Congo, le Cameroun, la RDC, le Gabon, la République Centrafricaine ainsi que la Guinée équatoriale, et est financée par l’Union Européenne et plusieurs États, dont la Norvège qui est l’un des principaux bailleurs.
S’il maintient ses efforts, l’accord prévoit que le Gabon pourrait percevoir dans les années à venir un total de 150 millions de dollars. Lee White, ministre des Eaux et Forêts du Gabon, s’est réjoui de cette nouvelle, sans cacher que le prix de cette protection lui semblait insuffisant : « La reconnaissance par la CAFI de notre système de surveillance et de nos données est particulièrement encourageante dans la mesure où elle constitue une référence mondiale en matière de paiements pour les réductions des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts ».
L’enjeu de la protection des forêts tropicales, abri d’une très riche biodiversité, est particulièrement important dans le bassin du Congo, puisque celui-ci absorbe à lui seul chaque année l’équivalent de 4 % des émissions mondiales de CO2.
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