Actualités | 02.09.2021
Alors que la diversification d’essences à proposer sur les marchés devient une nécessité, les essences de bois moins connues que celles traditionnellement commercialisées font l’objet de travaux de recherches et de programmes de promotion. C’est notamment le cas du Gombé.
Les essences de bois moins connues, appelées en anglais Lesser Known Timber Species (LKTS) ou Sustainable Timber Species, sont victimes de leur manque de visibilité : les acheteurs, négociants, industriels ou particuliers, préfèrent le plus souvent s’en remettre à des essences dont les propriétés sont bien connues et dont le nom est traditionnellement évocateur. Une pression s’exerce ainsi sur les essences historiquement exploitées, alors que d’autres essences, moins connues et donc moins exploitées, sont de potentiels substituts aux qualités comparables à celles des essences les plus réputées.
Comme l’explique le FSC® dans un article publié en juillet dernier, la survie économique des entreprises certifiées dans le bassin du Congo et la pérennisation du modèle concession sous gestion durable selon les principes du FSC® dépendent notamment de la diversification des essences commercialisées. Cette nécessité s’inscrit dans une contexte où le marché du bois est de plus en plus contraint par les normes et les justifications techniques. Une démarche promotionnelle entreprise par la CBG (Compagnie des Bois du Gabon) depuis 5 ans a démontré que le Gombé présente un très fort potentiel.
À cette fin, plusieurs objectifs spécifiques ont été définis pour cadrer l’action de manière stratégique :
Le commerce de cette essence ne peut donc que s’accroître, s’il est accompagné de données optimisées sur ses caractéristiques, attestées par des laboratoires et organismes de recherche reconnus, ou à travers des tests d’emploi à partir desquels les industriels pourront s’appuyer en toute confiance.
Parmi les acteurs de la promotion des essences moins connues, le CIRAD est aux premières loges : celui-ci poursuit les travaux de caractérisation des essences forestières entrepris par le CTFT (Centre Technique Forestier Tropical) depuis 1924. Il dispose d’une base de données très riche et diversifiée, d’experts reconnus et d’un équipement de laboratoire conséquent. Il en va de même pour le FCBA, le Centre Technique Industriel du Bois en France. Il héberge le BNBA (Bureau de Normalisation du Bois et de l’Ameublement) qui siège dans tous les comités de normalisation européens et internationaux. À cet effet, il s’est équipé d’un matériel de laboratoire adapté permettant d’attribuer des agréments ou certifications spécifiques à certains usages et internationalement reconnus. Ce laboratoire effectuera des tests de collage afin de vérifier l’aptitude du gombé pour la certification de collage CTB LCA.
Enfin, le laboratoire SHR (Stichting Hout Research), engagé dans la recherche scientifique appliquée sur l'utilisation du bois et sa transformation en d'autres matériaux et produits, et la société Termolegno, spécialisée dans la fabrication de séchoirs pour l'industrie du bois de première transformation et qui procèdera à des essais de séchage, sont également des acteurs de la valorisation de ces essences encore trop peu présentes sur les marchés.
En cherchant à garantir la viabilité économique du gombé, les activités proposées visent à pérenniser le système de gestion durable des forêts mis en place par la société CBG. Cela implique également la sécurisation des emplois et bénéfices socio-environnementaux associés à ces activités.
La promotion d’une essence tropicale abondante à un coût modeste peut également déboucher sur le développement d’une filière de transformation locale.
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