Actualités | 24.09.2021
Début août dernier, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et la COMIFAC co-organisaient à Brazzaville un atelier sur le thème de la définition des termes « Forêts », « Déforestation » et « Dégradation des forêts ».
Il est en effet fondamental pour cibler les actions dans le paysage forestier et pour lutter contre la déforestation (y compris importée) de disposer de définitions précises de ces concepts. Hors, ces définitions font aujourd’hui défaut, tant la situation des pays tropicaux, y compris au sein même du bassin du Congo, est complexe et hétérogène.
L’objectif de cet atelier était de réfléchir à un meilleur positionnement des produits issus de l’agroforesterie et de l’élevage en zone forestière sur les marchés régionaux, nationaux et internationaux.
Après une première session d’échanges, les participants ont été répartis en trois groupes pour travailler sur des thèmes spécifiques :
Il est ressorti de cet atelier qu’il est urgent pour parvenir à une définition harmonisée des concepts de « forêts », « déforestation » et « dégradation des forêts ». Ceux-ci devront prendre en compte un certain nombre de critères, comme les aspects historiques, les essences présentes dans la région, ou la biodiversité. Néanmoins, du fait de la complexité de ces concepts et la diversité des écosystèmes forestiers dans la sous-région du bassin du Congo, les participants n’ont pu s’accorder sur une définition commune de « forêt ». Or, pour définir les termes de « déforestation » et de « dégradation des forêts », il est tout d’abord nécessaire d’être d’accord sur la définition de « forêt ». Les échanges n’en sont pas moins restés fructueux et enrichissants.
Finalement les discussions se sont plus concentrées sur la filière forêt-bois, que sur les activités cibles de l’atelier : l’agroforesterie et l’élevage. En outre, les participants ont recommandé à la CEEAC de renforcer ses actions dans le secteur forêt-bois, notamment en mettant en place une politique forestière spécifique au bassin du Congo, en harmonisant les réglementations sur la fiscalité et les normes d’exploitation forestière, en communiquant à l’international sur le bassin du Congo, plus grand massif forestier certifié au monde, et sa capacité à réguler le changement climatique, ou encore en instaurant un suivi effectif de la gestion des forêts. De manière générale, il a été recommandé à la CEEAC, à la COMIFAC et à leurs États membres de développer la promotion des initiatives nationales pour lutter contre le changement climatique, pour améliorer les pratiques forestières, pour restaurer les paysages forestiers, mais aussi de mieux promouvoir la certification forestière.
Afin de mettre en place un cadre institutionnel et organisationnel propice au développement d’un système économique durable en Afrique centrale, la COMIFAC et la CEEAC ont également été encouragées à travailler avec les institutions de la région impliquées dans la gestion des zones forestières, à renforcer leur capacité, et à apporter les financements nécessaires.
Enfin, les participants sont arrivés à diverses conclusions concernant la place des produits issus de l’agriculture et de l’élevage en zone forestière sur les marchés. L’idée de développer un plan régional de compétitivité pour une stratégie agricole durable a été formulée, ainsi que la volonté de stimuler les marchés intra-africains responsables et de soutenir les investissements privés. La mise en place de politiques d’achat responsables pour les achats publics dans les administrations et la promotion de chaînes de valeur zéro-déforestation en soutenant les entreprises engagées dans cette démarche ont également été soulignées.
Afin de parvenir à des définitions pour « forêt », « déforestation » et « dégradation des forêts », une feuille de route a été validée par les participants. Entre autres :
Le compte-rendu de l’atelier est disponible ici (en anglais)
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