Actualités | 16.09.2022
Des recherches menées par Gembloux Agro-Bio Tech et l’Université des Sciences et Techniques de Masuku (USTM-Gabon) dans les forêts du sud-est du Gabon examinent l’origine des populations d’okan afin de mieux comprendre son écologie.
Romaric Ndonda Makemba, doctorant à Gembloux Agro-Bio Tech (Université de Liège) et à l’USTM (Gabon) mène ses recherches doctorales dans les forêts du sud-est du Gabon. Son objectif : mieux comprendre l’écologie de l’okan afin de mettre en place une stratégie de régénération adaptée. Cette espèce de grande importance, à la fois pour les populations locales et pour le commerce de son bois, souffre en effet d’un déficit de régénération naturelle en forêt sempervirente et son écologie est peu connue.
Le doctorant et ses collaborateurs viennent de publier un nouvel article scientifique dans la revue Forest Ecology and Management. Dans cette étude, ils examinent l’âge d’une population cible d’okan dans une concession forestière certifiée FSC (CEB-Precious Woods) à partir des données de croissance diamétrique issues du réseau Dynafac. Ils évaluent et comparent ensuite l’influence des facteurs anthropiques passés et des facteurs édaphiques sur la distribution de cette population. De façon plus spécifique, ils ont recherché des signes de présence humaine dans le sol (charbons de bois et tessons de poterie) et réalisé des analyses de fertilité chimique des sols (40 fouilles pédo-anthraco-archéologiques). Des datations au carbone 14 des charbons de bois trouvés ont été effectuées.
Les chercheurs ont identifié le rôle prépondérant des pratiques agricoles passées, ainsi que celui de la fertilité chimique des sols (en phosphore, potassium et azote) sur l’établissement de cette espèce. Aussi, l’âge moyen de la population d’arbres étudiée (environ un siècle) coïncide avec la dernière période d’occupation humaine dans la zone d’étude (âge obtenu à partir de la datation des charbons de bois au carbone 14).
Ces résultats démontrent une nouvelle fois le rôle joué par les populations humaines passées et la fertilité des sols sur la composition actuelle des forêts. Ils interpellent aussi les gestionnaires forestiers et les législateurs sur la mise en place des techniques sylvicoles adaptées pour le maintien des populations d’arbres exploitées pour leur bois d’œuvre.
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