Actualités | 07.10.2022
La commission Carbone & Biodiversité reprend environ une fois tous les deux mois les actualités et informations pertinentes sur le carbone et la biodiversité et prépare une synthèse. Nous vous partageons ici des extraits de la veille n°5 ; la veille, dans son intégralité, est disponible sur demande pour les membres de l’ATIBT.
La veille dresse d’abord le bilan des événements importants de cette rentrée. La Semaine africaine du climat s’est en effet tenue du 29 août au 2 septembre à Libreville, suivie du Sommet pour l’adaptation en Afrique le 5 septembre à Rotterdam. Malheureusement, le sujet du financement de l’adaptation aux changements climatiques n’y a pas eu le succès escompté. Les représentants du continent africain espéraient mobiliser à Rotterdam 25 milliards de dollars de la part des pays Nord pour l’adaptation au changement climatique, mais sont repartis avec la promesse d’une enveloppe de 55 millions : du Royaume-Uni (23 millions de dollars), de la Norvège (15 millions de dollars), de la France (10 millions de dollars) et du Danemark (7 millions de dollars).
Contrairement au carbone dont la mesure peut se faire sur la base d’équivalent CO2, la biodiversité, par son aspect hétérogène (diversité des gènes, des espèces et des écosystèmes) est beaucoup plus difficile à mesurer. C’est ce qui explique pourquoi il n’existe pas encore de « crédits biodiversité » auquel un prix peut être attribué, et qui pourraient donc être monétisés au même titre que les crédits carbone. (…) Une tribune d’Alain Karsenty publiée dans le média l’AGEFI ouvre des perspectives pour attribuer un prix à la biodiversité, qui serait pris en compte dans les décisions d’investissement des entreprises. Ce prix serait calculé sur l’estimation de la perte de valeur monétaire consécutive à la perte de certains services écosystémiques. (…) Cela n’exclut pas, bien sûr, de faire avancer la réflexion sur les crédits biodiversité (logique de compensation) que la commission carbone va suivre de près dans les prochains mois auprès du cabinet Carbone 4.
Ecosystem Marketplace (EM) est le leader mondial d’analyse des données relatives aux finances environnementales et autres paiements pour les services écosystémiques. EM possède la plus large base de données sur le marché du carbone volontaire. En août, EM a sorti son rapport trimestriel sur l’état du marché. La veille revient sur les principaux sujets qui y sont abordés.
Le secteur de la construction au niveau mondial est responsable à hauteur de 35 % des émissions de gaz à effet de serre (…) Afin de pouvoir réduire significativement les émissions, il est nécessaire d’utiliser des matériaux renouvelables, tels que le bois. C’est pourquoi le bois de construction est un matériau très attrayant car, au cours de son cycle de vie, il a une empreinte carbone très faible (10 fois moindre que celle du béton, et significativement moindre que celle de l’acier) et ne demande que peu d’énergie et d’eau. Dans le cas où la gestion forestière est durable, le bois est 100% renouvelable. (…) Mais il ne s’agit pas uniquement du matériau. Derrière un bâtiment se cache tout un procédé de fabrication. Outre une belle opportunité d’éviter les émissions liées aux autres matériaux, le bois de construction crée de l’emploi, améliore la santé et bien-être, entre autres. La construction bois permet de contribuer significativement à certains des 17 objectifs du développement durable à atteindre dans divers domaines d’ici 2030 .
Reconnu officiellement comme Technologie d'Emission Négative par le GIEC en 2018, le biochar, produit issu de la pyrolyse de la matière organique, peut séquestrer le carbone sur plus de 100 ans. Selon les rendements de la pyrolyse, et après déduction des émissions de CO2 lors du cycle de vie du projet, il est estimé qu'une tonne de biochar peut séquestrer entre 2 et 3 tonnes de CO2. Lorsqu'il est appliqué au sol en tant qu'additif, il permet également d’en améliorer la structure et la fertilité. (…) Sachant qu’une scierie a un rendement d’environ 30%, il y a donc une réelle opportunité pour les entreprises forestières de séquestrer du carbone dans le sol, de participer activement aux stratégies nationales de réduction des émissions et de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations locales à travers la production de biochar et la valorisation de leurs déchets bois industriels.
Enfin, la veille revient sur les actualités des membres et les événements des prochains mois.
La veille dans son intégralité est disponible sur demande pour les membres de l’ATIBT.
Vos interlocuteurs à la commission carbone :
Pierre Schueller : p.schueller@terea.net
Coline Seyller : c.seyller@terea.net
Marion Bouchat : m.bouchat@eticwood.com
Maxime Capelle : m.capelle@eticwood.com
tag(s) :