Actualités | 18.11.2022
Le 28 octobre 2022, l’ATIBT a participé à la Conférence internationale des feuillus qui s'est tenue à l'hôtel Sofitel à Lyon. La conférence a été organisée par la Fédération nationale du bois (FNB), l'Organisation européenne de l'industrie du sciage (EOS) et la Fédération européenne du commerce du bois (ETTF). Cet événement a réuni une centaine d’industriels, négociants et experts des secteurs pour discuter des tendances du marché, avec un accent sur le manque de disponibilité de la matière première et l'impact de la montée en flèche des coûts énergétiques pour les industries du bois. L’ATIBT est intervenue sur les avantages et inconvénients de l’interdiction d’exports de grumes dans les pays d’Afrique centrale.
Coté producteurs,
Maria Kiefer-Polz, présidente de la section bois feuillus, a présenté le point de vue des producteurs européens de bois feuillus. Les membres de la section Bois feuillus de l'EOS s'attendent à une baisse de production d'au moins 3 % cette année. Après une bonne année 2021 et un excellent premier semestre 2022, la demande a eu tendance à ralentir au cours des derniers mois et la production s’est adaptée, tant sur les marchés domestiques européens que sur les marchés d'outre-mer (en Asie, les perturbations de la chaîne d'approvisionnement dues à la pandémie sont toujours présentes). La situation actuelle est assez difficile, car les prix élevés de l'énergie pèsent sur l'industrie, en particulier dans le secteur du hêtre, plus gourmand en énergie. Entravée par une inflation élevée et des taux hypothécaires en hausse, la demande des consommateurs est désormais plus faible. Les stocks dans les scieries sont élevés et de nombreux producteurs s'attendent à des mois difficiles. De nombreux pays font également état d'un manque de main-d'œuvre. Cette situation complexe est aggravée par l'exportation croissante de grumes de chêne vers l'Asie et la Chine.
Benoit Jobbé-Duval, directeur de l’ATIBT, est intervenu sur les avantages et inconvénients de la fin des exportations de grumes dans les pays de la CEMAC (Cameroun, Congo, Gabon, RCA, Guinée équatoriale et Tchad). A court terme/moyen terme, en cessant l’exportation des grumes, les pays l’Afrique centrale prennent une décision avant tout politique car les Etats perdraient en réalité des recettes fiscales liés à l’exportation de grumes et au cout d’industrialisation de ces pays. Le 28 octobre dernier, la CEMAC a d’ailleurs annoncé le report sine die de l’entrée en vigueur de l’interdiction des exportations grumes invoquant le manque à gagner pour les Etats.
Il a été souligné que la notion de valeur ajoutée, chère à tous les pays producteurs, s’accompagne aussi de certaines pertes d’opportunités. Il est donc nécessaire de bien soupeser le pour et le contre, et, surtout, de donner le temps aux entreprises de se préparer. Les investissements nécessaires aux entreprises pour parvenir à transformer 100% des grumes sont ralentis, les livraisons d’équipements souffrent de très gros retards, et au niveau des pays, les zones d’économie spéciale sont encore en devenir.
Coté importateurs,
Le président de la section bois feuillus Ad Wesselink , au nom de la Fédération européenne du commerce du bois, a souligné une augmentation des importations d'environ 15% des sciages feuillus tempérés (UE27+Royaume-Uni, par rapport aux 5 premiers mois de 2021). Les importations de bois dur tropical ont également connu une tendance positive. Ad Wesselink a également déclaré qu'il manquait environ 22 000 tonnes de chêne en raison de l'arrêt complet des activités de sciage en Russie et en Biélorussie, d'une inflation inquiétante combinée à une augmentation des coûts logistiques. Néanmoins, la reconnaissance indéniable du bois en tant que produit de construction respectueux de l'environnement pourrait compenser le ralentissement attendu du marché de la construction.
Côté utilisateurs,
Le marché européen du parquet, tel que présenté par M. Lorenzo Onofri, était bon en 2021 (+6,2% par rapport à 2020) mais a déjà commencé à décliner en 2022, reflétant la baisse de confiance des consommateurs (guerre, les prix de l'énergie et le manque de contreplaqué de chêne et de bouleau à des prix abordables - principalement en provenance de Russie).
Les producteurs de parquet de l'UE (représentés au niveau européen par la FEP), ainsi que d'autres associations, demandent instamment à l'UE de mettre en place un outil permettant de limiter l'exportation de grumes de chêne en dehors de l'UE. En raison du manque de chêne, l'industrie du parquet est à la recherche d’alternatives durables et cherche à diversifier ses approvisionnements en augmentant l’usage de bois tropical.
Résultats 2021 : taux d’utilisation des essences
Partageant les mêmes défis que les industries du parquet, le secteur européen de l'ameublement, comme l'a indiqué M. De Jaeger, s'attend à un nouveau ralentissement du marché en 2023, avec des difficultés accrues pour l'approvisionnement en matières premières et des prix qui devraient augmenter.
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