Actualités  |  06.01.2023

Retour sur le Think Tank #5 : quelles perspectives pour le bois tropical certifié en 2023 ?

Le 5e Think Tank de l’ATIBT a réuni les 7 & 8 décembre 2022 une cinquantaine de personnes, à Nogent-sur-Marne et en visio.

Retour sur le Think Tank #5 : quelles perspectives pour le bois tropical certifié en 2023 ?

Ce Think Tank s’est organisé autour de 3 séances thématiques : « Finance carbone & Biodiversité », « Améliorer l’image des bois tropicaux en Europe » et « Explorer les nouveaux marchés des bois tropicaux ».

Nous remercions pour leur appui à l’organisation de ce Think Tank et la richesse des échanges la Commission Carbone & Biodiversité, qui a coordonné l’organisation et les interventions de la première séance, le CNDB, qui a mis en place la séance du jeudi après-midi, ainsi que Claude Garcia, qui a une fois de plus assuré la facilitation de cette rencontre.

Journée du 7 décembre : Finance carbone & Biodiversité : Rendre de la valeur aux forêts

Séance 1 : Retour sur la COP 27

Bien que la COP 27 se soit révélée décevante pour plusieurs pays africains concernant les mécanismes de financement, un fonds « pertes et préjudices » a été créé. Ce fonds va permettre de soutenir les populations vulnérables au changement climatique.

Une réussite notable est le lancement de la coalition FSC pour le climat. Il s’agit d’une plateforme de partenariat multipartite qui servira de source d'orientation et de leadership, ainsi que d'opportunités pour tester conjointement certains des outils climatiques et de restauration à venir du FSC. Ce groupe, officiellement lancé le 12 novembre, va se réunir pour la première fois en février 2023. Il abordera alors les questions de comment intégrer la certification et les outils FSC aux principales méthodologies mondiales de mesure et de comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre.

Les entreprises du secteur forestier ont l'occasion de se positionner en tant que fournisseurs de solutions et d'innovations afin de mettre en place des voies économiques vertes et de contribuer à maintenir la planète dans la limite de 1,5°C.

Session 2 : Au-delà du carbone : comment valoriser la biodiversité dans les projets ?

Dans le contexte actuel où la biodiversité s’effondre, l’objectif de l’Organization for Biodiversity Certificates (OBC) est la mise en place d’une méthodologie pour rémunérer les actions en faveur de la biodiversité, soit des certificats biodiversité. L’OBC prévoit la mise sur le marché des premiers certificats biodiversité en 2025.

Le FSC, quant à lui, a mis en place la procédure 30.006 qui permet de vérifier les impacts positifs d'activités forestières sur des services écosystémiques. Cette procédure a été appliquée dans le cas des concessions industrielles du Bassin du Congo, l’objectif étant de développer des manuels et des outils adaptés au contexte du Bassin pour une mise en oeuvre clé en main afin de faciliter sa réplication dans d'autres concessions.

Séance 3 : Quelles difficultés pour les projets carbone forestiers et comment ont-elles été (ou peuvent-elles être) surmontées ?

La motion 49 concernant la procédure FSC 30.006 sur les services écosystémiques a été présentée. Cette motion 49 a été rédigée pour atténuer les failles identifiées dans le marché du carbone.

Maderacre, membre depuis quelques mois de l’ATIBT, est un bel exemple d’entreprise forestière certifiée FSC qui a développé avec succès un projet REDD+ et réussi à en tirer des revenus. Maderacre gère durablement 270.000 hectares de forêt au Pérou et est certifiée FSC FM depuis 2007. Cette entreprise est la première concession forestière au monde à avoir généré des crédits carbone grâce à ses projets REDD+.

Séance 4 : Que recherchent les investisseurs dans un projet carbone forestier et que pouvons-nous leur apporter ?

Cette session a permis de découvrir les points de vue de bailleurs privés et publics vis-à-vis des projets carbone, dans l’optique d’ouvrir des perspectives de financement pour les porteurs de projets forestiers, avec les interventions de Bouygues Construction, du FFEM et de SouthBridge.

Séance 5 : PPECF : « Que devrions-nous proposer à la KfW/COMIFAC, dans une 4ème phase du PPECF ? »

A la fin de la troisième phase du PPECF (Programme pour la Promotion de l’Exploitation et de la Certification Forestière, financé par la Coopération Allemande – KfW), les objectifs de superficies additionnelles de forêts certifiées (6.700.000 ha au niveau légal et 6.500.000 ha au niveau de gestion durable) auront été largement dépassés.

De nouvelles pistes ont ainsi été proposées pour consolider ces acquis sur une 4ème phase, en incluant notamment un volet carbone.

Un compte-rendu plus détaillé des sessions du mercredi 7 novembre est présenté dans la veille n°6 de la Commission Carbone & Biodiversité. Pour rappel, la veille est disponible sur demande pour les membres de l’ATIBT.

Matinée du 8 décembre : Améliorer l'image des bois tropicaux certifiés en Europe - Évolution du collectif Fair&Precious et actions en cours pour la promotion des bois certifiés.

La matinée du 8 décembre s’est organisée autour d’un axe central, l’image du bois tropical certifié sur les marchés européens et nos moyens d’action pour l’améliorer.

Elle a démarré avec la projection d’un court-métrage, dont la réalisation a été financée par le PPECF dans la cadre du programme marketing de l’ATIBT Fair&Precious. Pour rappel, 3 films sur la gestion durable des forêts tropicales ont été réalisés ou sont en cours de réalisation ces derniers mois. Après la présentation d’un premier film au Forum de Nantes (second de la série), le premier épisode de cette collection a ainsi été projeté pour la première fois aux participants du Think Tank, suscitant d’intéressantes discussions sur les éléments à mettre en avant dans la communication, les éléments de langage, et la puissance des images.

Le film est désormais disponible en ligne

 Après un retour sur l’endossement du PAFC Bassin du Congo, l’AG du FSC, et la finalisation du projet Analyse Cycle de Vie (ACV)/Dryades (sujets sur lesquels nous avons publié de récents articles disponibles sur le site), la séance s’est consacrée à une discussion sur la capitalisation du programme Fair&Precious, créé il y a maintenant 6 ans. Comment pérenniser les activités du programme ? Est-il judicieux de penser à faire évoluer la marque actuelle vers une autre structure de type fondation ? Comment garantir sur le long terme les financements ? Autant de questions qu’il est nécessaire de poser avec l’ensemble des acteurs du secteur, et avant tout avec les opérateurs Fair&Precious.

Cette réflexion s’est ancrée dans une volonté de plus mettre au centre des actions et de mieux faire valoir la notion de « Fair » et les engagements sociaux des sociétés certifiées. Le projet Madera Justa s’inscrit dans ce but : une communication renforcée avec les parties-prenantes de ce projet viendrait enrichir les discussions. Il a été proposé une action à mener par Kinomé dans le but de renforcer cette dimension de Fair&Precious.

La possibilité de mettre en place un mécanisme de financement participatif de projets de préservation de la biodiversité et de développement rural au sein des concessions forestières via une plateforme de crowdfunding a été envisagée.

Après-midi du 8 décembre : Explorer les nouveaux marchés des bois tropicaux : nouvelles règlementations, nouveaux équilibres, nouvelles opportunités

Cette séance a été très appréciée par les participants pour avoir abordé des thématiques sur lesquelles nous échangeons relativement peu et élargi notre champ habituel d’intervenants. Coordonnée par Sarah Laroussi, du Centre National pour le Développement du Bois (CNDB), des travaux d’architectes utilisant du bois tropical ont été présentés et ont suscité des débats sur les essences de bois à utiliser en Europe.

Fabienne Bulle, architecte, associée de l’agence Fabienne Bulle architecte et associés http://fabiennebulle.com , a présenté un projet au Gabon avec du bois certifié FSC, après avoir évoqué des usages de bois dans des réalisations en France. Ce projet concerne la construction de la nouvelle Ambassade de France à Libreville, utilisant du padouk certifié FSC issu des concessions Precious Woods.

D’autres architectes, et notamment Dietmar Feichtinger,  ou encore M. Mahé, ont présenté leurs réalisations d’ouvrages en extérieur. La séance a également été l’occasion d’intégrer la Fédération Européenne du Parquet (FEP) aux activités de l’ATIBT : la FEP, qui réunit les fabricants européens de parquet, les fédérations nationales de parquet et les fournisseurs de l'industrie a en effet adhéré à l’association en fin d’année 2022 pour mieux mettre en valeur le bois tropical auprès des industriels du parquet en Europe.

Les présentations sont rassemblées ici

Inscrivez-nous à la newsletter

Inscrivez-vous pour recevoir nos Newsletters chaque semaine