Actualités | 06.12.2019
Les meubles de nos maisons, le papier que nous utilisons, le bois que nous brûlons, le bois qui entre dans les structures des bâtiments sont-ils durables ?
Ces questions se posent, plus que jamais, dans un contexte d’inquiétude croissante face à la déforestation et à l’impact du changement climatique.
Sur tous les continents, les gens dépendent des produits du bois provenant des forêts du monde entier et nombre des populations les plus pauvres de la planète dépendent directement du bois et d’autres ressources forestières pour leur subsistance et leurs revenus. Mais les pratiques non durables restent un défi majeur, de la production à la consommation.
Les pays et les producteurs doivent réduire la présence de bois illégal sur les marchés et, dans le même temps, augmenter la valeur marchande des produits durables, encourager les investissements dans le secteur et veiller à ce que les petits producteurs disposent du soutien et du savoir-faire nécessaires pour s’engager dans le commerce durable.
L’Indonésie, par exemple, s’attaque aux pertes de forêts à Java en reboisant et en s’approvisionnant en bois avec des arbres plantés. Le programme, en place depuis 1998, a permis de travailler avec des coopératives agricoles locales pour produire des millions de semis d’espèces à croissance rapide chaque année, y compris des falcata, balsa, agathis, teck et arbres fruitiers.
C’est un grand pas dans la bonne direction : de nombreux pays travaillent ensemble pour relever ce défi, comme en témoigne une récente réunion, à Nanning, en Chine, d’experts en foresterie et dans les secteurs connexes de toutes les régions du monde.
La réunion du 23 au 25 novembre s’est inscrite dans le cadre de l’Initiative Bois durable pour un monde durable (SW4SW), créée en 2018 par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et divers partenaires pour concilier la demande internationale en bois avec les besoins sociaux, économiques et environnementaux.
Les participants à la réunion ont étudié les moyens d’améliorer les chaînes de valeur du bois, de la récolte à la consommation, pour appuyer la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) et la manière dont la coopération Sud-Sud entre pays pourrait faire progresser le processus.
Les suggestions d’action portaient essentiellement sur la réalisation des ODD 8 (travail décent et croissance économique), 13 (action pour le climat) et 15 (vie terrestre). Les domaines de travail spécifiques mentionnés comprenaient l’accroissement des échanges pour une meilleure compréhension et un meilleur respect des systèmes juridiques nationaux ; la formation à la transformation du bois pour accroître la création d’emplois qualifiés ; les investissements et les transferts de technologie pour améliorer la transformation du bois ; la collecte de preuves pour intégrer les chaînes de valeur durables du bois dans les stratégies de réduction des émissions REDD+ ; les échanges techniques et le renforcement des capacités sur les systèmes de plantation.
Sous la direction de l’Association nationale chinoise des panneaux à base de bois, les Chinois ont présenté ces domaines et d’autres domaines potentiels de coopération Sud-Sud. Une visite sur le terrain a illustré les multiples contributions des chaînes de valeur du bois à l’aide d’exemples concrets. Un parc forestier dans la province du Guangxi utilisé pour la conservation des espèces indigènes, mais aussi pour la recherche sur les plantations d’espèces indigènes et exotiques, et pour le tourisme, en particulier pour les personnes âgées, reconnaissant les impacts positifs importants des forêts sur la santé ; trois différentes usines de panneaux de bois, des technologies très avancées aux plus traditionnelles ; et une centrale à biomasse fonctionnant avec résidus, qui soutient une zone industrielle forestière.
Les industries du bois durable et légal peuvent grandement bénéficier du soutien des consommateurs. Le commerce de différentes essences commercialisées sous forme de bois de rose a fait l’objet d’une attention particulière au cours de la réunion. Suivant un cycle d’expansion et de ralentissement, ces espèces sont en voie de disparition après une surexploitation poussée par une demande accrue. Le commerce de ces espèces a migré d’Asie vers l’Afrique en raison de la diminution des stocks, et exerce maintenant une pression énorme sur les stocks de pays comme la Sierra Leone et la Guinée-Bissau.
Le plus récent membre du comité directeur de SW4SW, le Secrétariat de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), a pris des mesures plus tôt cette année pour décourager le commerce du bois de mukula en provenance de Zambie, qui fait également partie des espèces généralement appelées bois de rose, en le mettant sur une liste des espèces à surveiller.
Grâce à l’amélioration des technologies et des méthodologies, les pays peuvent désormais mieux suivre où et comment le bois est produit et commercialisé, et renforcer les capacités des producteurs, y compris les petits exploitants ruraux, à prospérer grâce au commerce durable et à sensibiliser le public à la manière dont les choix des consommateurs peuvent contribuer à promouvoir la durabilité.
L’initiative SW4SW est un signe fort de l’engagement international en faveur d’une production durable du bois. Le défi consiste maintenant à traduire cette volonté politique et les outils dont nous disposons en de meilleurs résultats sur le terrain, et ce, rapidement.
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